Comment j’ai été mis en vente sur le Web… à mon insu !
by Ploum.net (billets en français uniquement) 07 Dec '22
by Ploum.net (billets en français uniquement) 07 Dec '22
07 Dec '22
COMMENT J’AI ÉTÉ MIS EN VENTE SUR LE WEB… À MON INSU !
by Ploum on 2022-12-07
https://ploum.net/2022-12-07-comment-jai-ete-mis-en-vente.html
> Dans ce billet, je vous explique comment j’ai découvert qu’une société
de marketing propose mes services, mettant en avant une version
fantaisiste de ma biographie, sans que j’en aie été informé.
Mon recueil de nouvelles « Stagiaire au spatioport Oméga 3000 » s’ouvre
sur la génération d’un auteur artificiel adapté à vos goûts selon vos
données personnelles collectées.
Lorsque j’ai écrit cette introduction, j’étais persuadé que j’allais me
faire rattraper un jour ou l’autre par la réalité. Je n’imaginais pas
que ce serait avant même que le livre soit disponible dans les
librairies !
Et pour cause…
La découverte d’un conférencier homonyme
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Après avoir publié un billet sur l’invasion des contenus générés par des
AI, j’allais faire directement l’expérience de devenir un conférencier
généré automatiquement !
Drowning in AI generated garbage
https://ploum.net/2022-12-05-drowning-in-ai-generated-garbage.gmi
Testant mon nouveau site, quelle ne fut pas ma surprise de trouver sur
la première page Google de la recherche « Lionel Dricot » un profil à
mon nom sur un site dont je n’avais jamais entendu parler.
Capture d’écran d’une recherche Google pour « Lionel Dricot »
https://ploum.net/files/google_sn.png
Un profil décrivant ma biographie avec moult détails, reprenant des
photos et vidéos de diverses conférences. J’étais intrigué. Sur
Mastodon, un lecteur me signala que le site était chez lui le premier
résultat Bing pour une recherche sur mon patronyme .
Capture d’écran d’une recherche Bing pour « Lionel Dricot »
https://ploum.net/files/bing_sn.png
Un site étrange, à l’apparence très professionnelle et qui se présente
comme une entreprise de « Celebrity Marketing ». Le simple fait que je
sois sur un site de Celebrity Marketing a fait pouffer mon épouse. Elle
a d’ailleurs remarqué que l’entreprise tire son nom de Simone Veil et
Nelson Mandela. Utiliser Simone Veil et Nelson Mandela pour faire du
« Celebrity Marketing », ça pose le niveau ! Ah ouais quand même…
Mon profil sur le site incriminé
https://ploum.net/files/profil_sn.png
Petite précision : je ne ferai pas de lien vers ce site, car c’est
explicitement interdit dans leurs conditions d’utilisation.
Conditions d’utilisation du site S&N interdisant de faire un lien vers
le site
https://ploum.net/files/cu1_sn.png
Pratiquement, que fait cette société ? C’est très simple : elle met en
contact des entreprises à la recherche de conférenciers et des
conférenciers. C’est un service assez courant, j’ai même été en contact
il y a quelques années avec une agence de ce genre. Souvent, ces agences
signent un contrat d’exclusivité : le conférencier est obligé de passer
par l’agence pour toutes les conférences qu’il donne. En échange,
l’agence lui trouve des conférences, fait sa promotion, le place voir
lui trouve un remplaçant en cas de forfait (j’ai moi-même effectué ce
genre de remplacements).
Sauf que dans le cas présent, je n’ai signé aucun contrat, je n’ai pas
donné mon accord ni même été vaguement informé ! Le site donne
l’impression que, pour me contacter, il faut absolument passer par eux.
Nous ne sommes plus dans la bêtise, mais dans la malhonnêteté
caractérisée.
Formulaire pour me contacter… via le site S&N !
https://ploum.net/files/contact_sn.png
Où je découvre des facettes ignorées de ma propre vie
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La lecture de ma biographie est particulièrement intéressante, car, à
première vue, elle est tout à fait crédible. Une personne peu informée
n’y trouverait, à première vue, pas grand-chose à redire à part quelques
fautes d’orthographe (mon roman s’appelle « Printeurs », à la française,
pas « Printer » et j’ai du mal à imaginer qu’il puisse être perçu comme
un message d’espoir ! La scène du nouveau-né dans le vide-ordure n’était
assez explicite ?)
Mais une lecture attentive relève des aberrations. Ces aberrations ont
toutes une explication pour peu qu’on se mette à creuser. Ainsi j’aurais
écrit une nouvelle intitulée « Voulez-vous installer
Linux mademoiselle ? ». Comme l’a découvert un lecteur, cette phrase est
extraite d’une de mes nouvelles intitulées « Les non-humains », publiée
sur Linuxfr et Framasoft.
Les non-humains sur Framasoft
https://framablog.org/2009/05/18/les-non-humains-une-nouvelle-de-ploum/
J’ai également appris également que je suis cofondateur d’Ubuntu.
Excusez du peu ! C’est bien entendu faux. Je suis co-auteur du premier
livre publié sur Ubuntu, ce qui est très différent. Certaines phrases
semblent également sorties de leur contexte (pourquoi insister sur
l’obésité et la malnutrition ?) Enfin, le tout se termine par le
sublime :
> Lors de ses conférences, Ploum nous prédit un monde plus sain et doux.
Le ton général et les références font fortement penser à un texte généré
artificiellement. Du type : « Donne-moi une biographie de Lionel
Dricot », le tout en anglais suivi d’une traduction automatique. Il est
possible que ce soit ce qu’on appelle un « mechanical turk », un
travailleur sous-payé à qui on demande un travail que pourrait faire une
IA (très fréquent dans les chats de support). Mais cela aurait dû au
moins lui prendre une heure et j’ai du mal à imaginer qu’on paye une
heure de travail pour pondre ma biographie.
Que le texte soit ou non généré par une IA, cela ne change rien. Il
pourrait très bien l’être et est représentatif de ce que produisent et
produiront toujours les IAs : quelque chose qui a l’air correct, mais
est constellé de fautes difficilement détectables pour un non-
spécialiste (j’ai la chance d’être le plus grand spécialiste vivant de
ma propre biographie).
Comment réagir ?
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À ce stade, je pourrais tout simplement envoyer un mail et exiger le
retrait de la page, l’histoire en resterait là. J’ai alerté une
connaissance qui est également sur ce site.
Mais ce serait trop facile. L’existence de ce profil pose plusieurs
problèmes.
Premièrement en se mettant en intermédiaire entre moi et des clients
potentiels sans mon accord et en donnant l’impression que je suis
affilié à cette entreprise. Cela pourrait sérieusement nuire à mon image
ou à mon business (si j’avais l’une ou l’autre).
Mais l’existence de ce genre de profil peut tordre la réalité de manière
encore plus insidieuse. Admettons qu’un wikipédien, affilié ou nom à
cette entreprise, se serve de ces infos pour créer une fiche Wikipédia à
mon nom. Cela semble parfaitement légitime vu que cette page semble
avoir été faite avec mon accord. Cette info pourrait être reprise
ailleurs. Soudainement, je deviendrais l’auteur d’une nouvelle que je
n’ai jamais écrite. De nombreux libristes informés s’affronteront pour
savoir si je suis oui ou non cofondateur d’Ubuntu. Déjà que je suis
devenu un écrivain français sur Babelio !
En envoyant un simple mail pour demander le retrait de cette page, je
légitime cette pratique business et me prépare à devoir surveiller en
permanence le web pour faire retirer les profils générés sans mon
accord.
Attaquer en justice une société dans un pays qui n’est pas le mien (car
Babelio se plante, pour info) ? Ô joies administratives en
perspectives ! (si vous êtes juriste spécialisé et intéressé, contactez-
moi)
Ou alors il me reste la solution de lutter avec mes armes à moi. De
faire le ploum et de vous raconter cette histoire de la manière la plus
transparente possible. Afin de vous mettre en garde sur le fait que tout
ce que vous lisez sur le web est désormais un gloubi-glouba qui a l’air
sérieux, qui a l’air correct, mais qui ne l’est pas. Toutes les
plateformes sont impactées. Tous les résultats des moteurs de recherche.
En rendant cette histoire publique, je sais que la société va réagir
avec « ouin-ouin je suis une entrepreneuse-je-ne-pensais-pas-à-mal-je-
le-ferai-plus » ou alors « c’est-le-stagiaire-qui-a-fait-une-erreur-on-
le-surveillera-mieux » voir « on-a-fait-ce-profil-avec-nos-petites-
mains-parcec-qu’on-admire-votre-travail-on-penserait-que-vous-seriez-
flatté ». Bref d’odieux mensonges hypocrites. C’est la base du métier du
marketing : mentir pour pourrir la vie des autres (et détruire la
planète).
Et si la malhonnêteté ne vous est pas encore flagrante, apprenez que la
société se targue de posséder la propriété intellectuelle des textes et
photos sur son site. Je pense que le photographe du TEDx Louvain-la-
Neuve serait ravi de l’apprendre… La plupart de ces images de moi ne
sont même pas sous licence libre !
Conditions d’utilisation du site S&N stipulant la propriété
intellectuelle des contenus
https://ploum.net/files/cu2_sn.png
Le futur du web…
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Si cela n’était pas encore clair, je suis désormais la preuve vivante
que tout ce que pond le marketing est du mensonge. Ce qui est juste ne
l’est que par hasard. Et tout ce qui nous tombe sous les yeux est
désormais du marketing. Pour sortir de ce merdier, il va falloir trouver
des solutions (Bill Hicks en proposait une très convaincante…).
Bill Hicks on Marketing
https://invidious.esmailelbob.xyz/watch?v=tHEOGrkhDp0
Nous allons devoir reconstruire des cercles de confiance. Oublier nos
formations à reconnaître les « fake news » et considérer toute
information comme étant fausse par défaut. Identifier les personnes en
qui nous avons confiance et vérifier qu’un texte signé avec leur nom est
bien de leur plume. Ce n’est pas parce qu’il y’a un cadenas vert ou une
marque bleue à côté du pseudo que l’on peut faire confiance. C’est même
peut-être le contraire…
Bref, bienvenue dans un web de merde !
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LA FIN D’UN BLOG ET LA DERNIÈRE VERSION DE PLOUM.NET
by Ploum on 2022-12-04
https://ploum.net/2022-12-04-fin-du-blog-et-derniere-version.html
> Avertissement : Ce billet est une rétrospective technique des
18 années de ce blog. Il contient des termes informatiques et traite de
la manière dont j’ai développé du code pour créer les pages que vous
lisez. N’hésitez pas à passer les paragraphes qui contiennent trop de
jargon.
La naissance d’un blog
======================
Je suis un précurseur visionnaire.
En 2004, sur les conseils de mon ami Bertrand qui avait constaté que
j’écrivais de longues tartines éparpillées aux quatre coins du web, je
finis par ouvrir un blog. J’étais au départ réticent, affirmant qu’un
blog n’était qu’un site web comme un autre, que la mode passerait vite.
Tout comme le podcast n’était jamais qu’un fichier MP3, que la mode
passerait tout autant. J’avais tenu un discours similaire en 97,
affirmant que le web n’était que du texte affiché à l’écran, que la mode
passerait. Juste avant de créer mon premier site. Un véritable
précurseur visionnaire vous dis-je.
Inspiré par le Standblog de Tristan Nitot (que je lisais et lis
toujours), j’installai le logiciel Dotclear sur le serveur de deux amis
et me mis à bloguer. Pour ne plus jamais arrêter. Que Bertrand, Tristan,
Anthony, Fabien et Valérie (qui nomma mon blog "Where is Ploum?") soient
ici mille fois remerciés.
En 2010, n’arrivant pas à trouver un thème Dotclear 2 qui me satisfasse,
je décidai de migrer temporairement vers Wordpress (et non pas vers
J2EE). Plateforme sur laquelle je suis resté depuis.
Ploum.net en J2EE (je précise qu’il s’agit d’une blague que seuls les
vieux geeks comprendront)
https://ploum.net/ploum-en-j2ee/index.gmi
La vie avec Wordpress n’est pas de tout repos : mises à jour fréquentes,
incompatibilités avec certains plug-ins, évolutions de plug-ins et de
thèmes, certains devenant payants, messages d’alertes pour des versions
PHP ou MySQL dépassées. Sans compter des pléthores de versions d’un
fichier htaccess à ne surtout pas toucher sous peine de tout casser, des
sauvegardes de bases de données à faire et oubliées dans un coin.
Cherchant un minimalisme numérique, Wordpress ne me convenait plus du
tout. Il ne correspondait plus non à ma philosophie. Malgré quelques
tentatives, je n’avais pas réussi à retirer tout le JavaScript ni
certaines fontes hébergées par Google sans casser mon thème. En 2018, je
me suis activement mis à chercher une alternative.
À cette époque, j’ai rencontré Matt, le fondateur de Write.as. J’ai
contribué au projet afin de le rendre open source (ce que Matt fera sous
le nom WriteFreely). Nous avons tenté de l’adapter à mes besoins.
Besoins que je décrivais dans un long document évolutif. En parallèle,
je testais tous les générateurs de sites statiques, les trouvant
complexes, n’arrivant pas à faire exactement ce que je voulais.
Je prétendais chercher du minimalisme et je reproduisais, sans le
vouloir, le syndrome du project manager J2EE dont je m’étais moqué.
Découvrant le protocole Gemini, je me suis rendu compte que c’était bel
et bien ce genre de minimalisme auquel j’aspirais. J’en étais convaincu
: mon Ploum.net nouvelle génération devrait également être sur Gemini.
Gemini, le protocole du slow web
https://ploum.net/gemini-le-protocole-du-slow-web/index.gmi
Mais loin de m’aider, cette certitude ne faisait qu’ajouter une
fonctionnalité à la liste déjà longue de ce que je voulais pour mon
blog. Je me perdais dans une quête d’un workflow idéal.
Après quelques mois, abandonnant l’idée de mettre mon blog sur Gemini,
je me décidai à ouvrir un Gemlog sur rawtext.club. Pour tester. Que
cmccabe soit ici publiquement remercié.
J’écrivais tous mes fichiers à la main dans Vim, je les envoyai ensuite
sur le serveur distant depuis mon terminal. Le tout sans le moindre
automatisme. J’y prenais énormément de plaisir. Alors que je pensais
juste tester la technologie, je me suis naturellement retrouvé à écrire
sur mon Gemlog, à réfléchir, à partager. Je retrouvais la naïveté
initiale de mon blog, la spontanéité.
Au fil des mois, j’introduisis néanmoins certaines automatisations.
Sauvegardes et envoi vers le serveur grâce à git. Un petit script pour
générer la page d’index. Les billets sur mon gemlog connaissaient un
certain succès et certains les partageaient sur le web grâce à un proxy
gemini−>web. Un comble !
Et c’est à ce moment-là que je compris que mon blog ne serait jamais sur
Gemini. Ce serait le contraire ! J’allais mettre mon gemlog sur le web.
Et importer près de 800 billets Wordpress dans mon Gemlog. Plus de
800.000 mots écrits en 18 années de blog. L’équivalent de 15 livres de
la taille de Printeurs.
Lire avant tout
===============
Depuis mon premier Dotclear, je jouais avec les thèmes, les plug-ins,
les artifices, les commentaires. Je ne m’étais jamais vraiment posé la
question de ce que j’attendais de mon blog.
Mon blog est, depuis ces années, un fil de vie, un élément essentiel de
mon identité. Mon blog me reflète, je suis qui je suis grâce à mon
blog. Il est une partie de mon intimité, de mon essence.
Qu’ai-je envie de faire de ma vie ? Écrire ! Mon blog doit donc me
faciliter le fait d’écrire et son pendant indissociable : être lu !
Être lu ne signifie pas être découvert, avoir des fans, des likes ou des
abonnés. Être lu signifie que chaque personne arrivant sur un article
sera considérée comme une lectrice et respectée comme telle. Pas
d’engagement, de métriques, d’invitation à découvrir d’autres articles.
Une lectrice a le droit de lire dans les meilleures conditions et de
passer ensuite à autre chose.
Au travail !
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Pour la première fois, le chemin me semblait enfin clair. Je n’allais
pas tenter de trouver le logiciel parfait pour faire ce que je voulais.
Je n’allais pas planifier, tester, connecter des solutions différentes
en écumant le web. J’allais tout faire à la main, tout seul comme un
grand. Si j’arrivais à convertir mon blog Wordpress en fichiers gmi (le
format Gemini), il ne me restait qu’à écrire une petite routine pour
convertir le tout en HTML.
Un adage chez les programmeurs dit que tout programme complexe nait
parce que le programmeur pensait sincèrement que c’était facile. Mon
script ne fait pas exception à la règle. Il m’aura fallu plusieurs mois
pour peaufiner et arriver à un résultat acceptable. Devant me passer du
service Mailpoet intégré à Wordpress (service dont la licence m’était
fournie par un sympathique lecteur, qu’il soit ici remercié), je du me
résoudre à écrire ma propre gestion d’email pour pouvoir l’intégrer à un
service open source. Ce fut la partie la plus difficile (probablement
parce qu’en toute honnêteté, cela ne m’intéresse pas du tout). Si vous
voulez recevoir les billets par mail, il existe désormais deux mailing-
listes (si vous avez reçu ce billet par mail, vous êtes inscrit à la
première FR mais pas à celle en anglais EN, je vous laisse vous inscrire
si vous le souhaitez) :
2 mailings listes
https://listes.ploum.net/
Envoyez un mail à fr-join(a)listes.ploum.net pour recevoir les billets en
français
mailto:fr-join@listes.ploum.net
Pareil à en-join(a)listes.ploum.net pour recevoir les billets en anglais
mailto:en-join@listes.ploum.net
J’avoue être assez fier du résultat. Chaque billet que vous lisez est
désormais un simple fichier texte que j’écris et corrige avant de
publier en l’insérant dans le répertoire FR ou EN selon la langue. À
partir de là, le tout est envoyé par git sur le service sourcehut et un
script publish.py transforme mon texte en une page gmi, une page hmtl ou
un email. À l’exception des éventuelles images, chaque page est
complètement indépendante et ne fait appel à aucune ressource externe.
Même les 40 lignes de CSS (pas une de plus) sont incluses. Cela permet
des pages légères, rapides à charger même sur une mauvaise connexion,
compatibles avec absolument toutes les plateformes même les plus
anciennes, des pages que vous pouvez sauver, imprimer, envoyer sans
craindre de perdre des informations. Bref, des véritables pages web, un
concept devenu absurdement rare.
Les sources de ce blog sur Sourcehut
https://sr.ht/~lioploum/ploum.net/
La signification du minimalisme
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En codant ce site, il m’est apparu que le minimalisme impliquait de
faire des sacrifices. D’abandonner certains besoins. La raison pour
laquelle je n’avais jamais été satisfait jusqu’à présent était mon
incapacité à abandonner ce que je pensais essentiel.
Les tags aident-ils la lecture ? Non, ils ont donc disparu. Les séries ?
J’étais convaincu d’en avoir besoin. J’ai commencé à les implémenter,
mais je n’ai pas été convaincu et j’ai mis ce travail de côté. La
recherche intégrée ? La fonctionnalité est certes utile, mais son
bénéfice ne couvre pas le coût de sa complexité. J’ai dû me faire
violence pour l’abandonner, mais, une fois convaincu, quel soulagement !
Pour remplacer la recherche, je dispose de deux armes : la première est
que la liste de tous mes billets est désormais disponible sur une simple
page. Si vous connaissez un mot du titre du billet que vous recherchez,
vous le trouverez avec un simple Ctrl+f dans votre navigateur.
La liste de tous mes billets depuis 2004
https://ploum.net/index_all.gmi
Pour la recherche plus profonde sur le contenu, mes billets étant
désormais de simples fichiers texte sur mon disque dur, la commande
"grep" me convient parfaitement. Et elle fonctionne même lorsque je suis
déconnecté.
Car l’aspect déconnecté est primordial. Ma déconnexion dans la première
moitié de 2022 m’a fait prendre conscience à quel point mon blog
Wordpress n’était plus en phase avec moi. Je ne pouvais plus le
consulter simplement, je ne pouvais plus y poster sans passer du temps
en ligne.
Mes lecteurs les plus techniques peuvent également me consulter offline
avec un simple "git clone/git pull".
La dernière version ?
=====================
Le titre de ce billet est volontairement racoleur (et si vous êtes
arrivé jusqu’ici, c’est que ça fonctionne), mais, oui, ce billet annonce
bel et bien la fin de mon blog sur le web tel qu’il a été durant 18 ans.
Désormais, vous ne lirez plus que mon Gemlog. Gemlog dans lequel j’ai
importé le contenu de mon ancien blog. Cette approche Gemini-first
implique des contraintes assez fortes, notamment celle de n’avoir qu’un
lien par ligne (ce qui rend certains de mes anciens billets truffés de
liens assez particuliers à lire, je le reconnais).
J’ai cependant pris grand soin de faire en sorte que les anciennes URLs
fonctionnent toujours. "Cool URLs never change". Si ce n’est pas le cas,
signalez-le-moi !
Une autre particularité de ce projet dont je suis fier est que tout mon
blog ne dépend désormais plus que de deux briques logicielles : git et
python, des composants fondamentaux sur lesquels je peux espérer me
baser jusqu’à la fin de ma vie. Le tout étant rédigé dans Vim et corrigé
par le couple Antidote/Grammalecte (le point le plus fragile de mon
système).
Ce qui me fait dire que ce site est peut-être bel et bien la dernière
version de ploum.net. Après Dotclear et Wordpress, je ne dépends
désormais plus de personne. Plus de mises à jour imposées, plus de
changements soudains d’interface, plus d’adaptation à des nouvelles
versions (à part un éventuel python 4 qui ne devrait pas poser de
problème vu que je n’utilise à dessein aucune bibliothèque externe).
J’évolue à mon rythme et en faisant exactement ce qui me plait, sans
dépendre d’une communauté ou d’un fournisseur.
Aurais-je été plus efficace avec un générateur de site web existant ?
Peut-être. Je n’en suis pas convaincu. J’aurais dû l’apprendre et me
plier à ses contraintes arbitraires. Pour ensuite tenter de l’adapter à
mes besoins. Même si cela avait été plus rapide sur le court terme, il
aurait été nécessaire de me plier aux nouvelles versions, d’espérer
qu’il soit maintenu, de m’intégrer dans la communauté et j’aurais
forcément fini par migrer vers une autre solution un moment ou un autre.
La philosophie du code
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Pour la première fois, mon blog exprime donc avec son code des valeurs
que je tente de mettre par écrit : la simplicité volontaire est
difficile, mais libère autant l’auteur que les lecteurs. Elle implique
une vision tournée vers un long terme qui se compte en décennies.
L’indépendance se conquiert en apprenant à maitriser des outils de base
plutôt qu’en tentant d’adopter la dernière mode.
En apportant les dernières touches au code qui génère ce qui n’est pour
vous qu’une page parmi tant d’autres, j’ai eu l’impression d’avoir
réduit la distance qui nous séparait. Les intermédiaires entre mon
clavier et votre intelligence ont été réduits au strict nécessaire.
Plutôt que des connexions à des interfaces impliquant des copier-coller,
des chargements de librairies JavaScript, j’écris désormais dans un
simple fichier texte.
Fichier texte qui s’affiche ensuite dans vos mails, votre lecteur RSS ou
votre nagivateur.
Cela parait trivial, simple. C’est pourtant l’essence du web. Une
essence qui est malheureusement beaucoup trop rare.
Merci de me lire, de me partager (pour certain·e·s depuis des années),
de partager mon intimité. Merci pour vos réactions, vos suggestions et
votre soutien. J’espère que cette version vous plaira.
Bonnes lectures et bons partages !
PS: Si vous relisez régulièrement certains anciens articles (plusieurs
personnes m’ont confié le faire), n’hésitez pas à vérifier que tout est
OK et me signaler tout problème éventuel. Comme tout logiciel, le
travail n’est jamais terminé. La version Wordpress restera disponible
sur le domaine ploum.eu pour quelques mois.
Ancienne version de ploum.net
https://ploum.eu
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